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Date : 04.07.2005 12:13:10  De : Service Technique Sebasol Vaud

Ebullition du liquide caloporteur
Bonjour

Nous répondons aux questions dans l'ordre.

A. Le nombre de cycles de déterioration du glycol. Oui : une fois le soir venu, si votre circuit est étanche (et il devrait l'être), alors ca recondense et la quantité de liquide à l'intérieur est la même qu'avant. Quand à la durée de vie du glycol, il est difficile à répondre à cette question de manière précise. Tout ce que nous pouvons dire c'est qu'il faut beaucoup de stagnations AU-DELA DE 165°C (par la suite simplement dénomées "S_tagnations" pour les différencier de celles de moins de 185°C) et de longue durée : ce n'est pas une S_tagnation de temps en temps qui va faire baisser de manière visible votre sécurité gel. Il faut faire S_tagnation sur S_tagnation pendant des semaines pour cela. Le mieux à faire si vous avez un doute et de procéder à un contrôle. Nos autoconstructeurs anciens, car les nouveaux sont équipés d'un réfractomètre par défaut dans le matériel qu'ils reçoivent, quand ils ont des craintes, font faire "pipi dans la bouteille" à leur installation et envoient un échantillon de quelques ml au centre régional. Mais vous pouvez aussi aller voir, par exemple, un vigneron ou un garagiste qui auront probablement un réfractomètre adapté au type de glycol que vous avez (éthylène ou propylène glycol, voire mélange des deux).

Nous voulons juste rappeler que ce fameux "problème" de la" surchauffe" (qu'on essaie de "résoudre" à grand coup de systèmes autovidants etc.) à son origine première dans le fait que nous voulons tout sans nous occuper de rien. Or il serait facile à résoudre : il suffirait de vider au printemps l'installation de son mélange eau-glycol et de la mettre en service avec de l'eau et de faire l'inverse en automne. Dans ce registre, nous avons même des solutions simples pour le résoudre un peu plus élégamment (par exemple la vidange partielle du champ solaire) au prix d'un peu moins de manutention humaine. "Manutention humaine", voilà la pierre d'achoppement dans un système social ou la matière ne coûtre rien et le travail cher. Mais nous pensons très raisonnablement que dans le marasme qui risque de surgir du baril à 300 dollars, les choses risquent de s'inverser et les gens auront tout, mais alors tout le temps voulu pour faire 2 mises en service par an afin d'épargner leur glycol...

B. Le froid solaire est une des arlésiennes du solaire. Habituellement les gens pensent solaire = électricité ou solaire = il fait chaud => on pourrait pas faire du froid ? Des systèmes solaires thermiques à adsorption ont été expérimentés depuis les années 70 avec des résultats mitigés. Par exemple, sur http://www.grstiftung.ch/2_2_2_projektdetail.dna?ProjNr1=GRS-075/02 vous pouvez lire les résultats d'un équipe de l'école d'ingénieurs d'Yverdon. Ils annoncent un rendement de 0.15 ponctuel. C'est donc à peine au-dessus d'un capteur photovoltaïque alors que le rendement moyen annuel d'une installation solaire thermique (donné par le ration kWh annuels produits / kWh annuels dans le plan des capteurs) pour faire de la chaleur va de 0.3 (appoint chauffage de plaine avec stratus) à 0.75 (préchauffage de l'eau sanitaire en locatif). Or cette nécessité de faire du froid ne concerne que quelques mois par année. Même si l'installation fonctionne correctement, on en est donc réduit à faire une installation difficile à mettre en oeuvre, de rendement faible, et utile seulement quelques mois par années. Nous parlons de nos latitudes soumises à canicule, et non pas de l'Afrique ou autres régions : le premier objectif de l'équipe de M. Dind est donc l'Afrique, où les capteurs photovoltaïques sont pour l'instant hors de prix, et où il faut ensuite coupler une climatisation normale dessus, alors que leur projet fusionne les deux fonctions en une seule installation qui fait appel à priori à des techniques plus simples (notez que les Arabes et les Africains ont développé une architecture traditionnelle apte à résoudre bien plus élégamment ce genre de problème qu'une installation solaire thermique à adsorption, qui reste à cet égard un emplâtre sur une jambe de bois). En théorie donc c'est beaucoup mieux, mais ils ne sont pas au bout de leurs peines comme nous avons pu le voir lorsque nous sommes allé les visiter. Et pour résoudre leur peine ils en sont pour l'instant réduits à passer à des techniques et matériaux plus sophistiqués, ce qui revient à dire qu'ils s'éloignent d'une solution globalement viable.

Et encore, l'installation de M. Dind est simple dans le sens qu'elle fait du froid la nuit avec la chaleur de la journée, dans le but d'alimenter des systèmes de frigos pour garder des vivres, et non pas de faire de la climatisation. Pour la clim, à savoir le froid direct sans déphasage jour/nuit, il faut des systèmes plus compliqués et donc de plus faire rendement encore et qui obéissent alors encore plus à la voix de leur maître. Nous venons de récupérer des capteurs sous vide d'un tel système qui avait été monté à Genève. L'installation solaire à faire du froid était une espèce "d'usine à gaz" qui n'a jamais fonctionné et dont personne n'a jamais été capable de s'occuper voire de comprendre (et les ingénieurs etc. qui ont conçu ce machin sont aux abonnés absents depuis longtemps). On nous a donc demandé d'aider à abréger les souffrances du propriétaire en récupérant ce qui pouvait l'être, à savoir les capteurs (ce qui a quand même demandé pas mal de travail).

Pour finir ce sujet, la problématique du froid solaire est typique des contradictions de notre civilisation, et de sa propention à traiter les symptômes dans une chaîne infinie (que des gens comme Illitch ou Ellul avaient prédites, pour les citer à nouveau) de "maladies" produites par les objets techniques chargés de traiter les symptômes issus des maladies précédentes, lesquelles ne sont souvent que les symptômes de maladies encore plus antérieures. Le symptôme dans notre cas est la canicule, et la maladie évidemment l'effet de serre, laquelle n'est que le symptôme d'une maladie encore plus fondamentale qui est la volonté d'une croissance matérielle constante dans un système fermé.

Il est très difficile de concevoir des systèmes techniques "intelligents" dans le sens que les conséquences globales de leur usage sont, si ce n'est positives, au moins neutres, pour la survie de l'espèce et de la biosphère. Si l'on devait faire un hit-parade des techniques dites énergétiques dans ce domaine, il est clair que le nucléaire, le gaz et le fioul seraient "du côté du radiateur, là où les cancres fleurissent", mais un nombre important de techniques dites "renouvelables" ne seraient pas épargnées non plus. Les systèmes qui nous semblent les meilleurs sont l'isolation (qui peut être en fioul, pour épargner du fioul, mais aussi en matériau naturel, en n'oubliant pas qu'il faut du fioul pour mettre en forme les matériaux naturels, ce qui peut aboutir à des surprises cf. par exemple quelques écobilans qu'on peut trouver sous http://www.ecodevis.ch/francais/ et dans le cas des isolations sous "gros oeuvre 2" par exemple les isolations crépies), le solaire thermique car il permet une transformation très directe de la radiation en chaleur utile, le bois s'il est utilisé intelligemment en conjonction avec l'isolation et le solaire thermique (pour éviter la "Guerre du Bois" lorsque le baril sera à 300 dollars et que tout ce petit monde rasera ses forêts comme le plus basique des Africains), l'efficacité énergétique des appareil pour l'électricité (loin devant tout système de production d'électricité) et de manière générale un MODE DE VIE FRUGAL QUI PRIVILEGIE LA CROISSANCE EN INFORMATION SUR LA CROISSANCE MATERIELLE (que d'aucun appelent la "décroissance").

Pour revenir au bâtiment, le meilleur moyen que nous avons trouvé pour l'instant pour y améliorer les conditions de confort dans est l'isolation couplée au mode de vie méditerranéen en matière de ventilation (fenètres ouvertes - avec moustiquaire - la nuit, volets fermés le jour, et si on veut un petit plus, des systèmes de ventilation naturels par effet cheminée couplés éventuellement à des puits canadiens, mais petit le plus, car la capacité calorifique de l'air, c'est pas des masses, OK ?).

Les nordiques ont découvert l'isolation, et les méditerranéens ont sur des millénaires peaufiné leur mode de vie. Ils avaient même un palliatif sous la forme de gros murs massifs qui permettent le déphasage jour-nuit des grosses chaleurs, mais qui hélas sont nuls du point de vue thermique, donc avec le désavantage d'avoir des maisons froides et crues l'hiver, désavantage dont ils s'accommodaient tant bien que mal (quiconque s'est pelé en janvier ou février à Chypre devant une chaufrette à gaz où l'on cuit par devant et frissonne par derrière sait de quoi nous parlons). Mais à présent, avec le passage du fameux "marché", ils n'ont même plus ca. A la place ils sont des boites de béton nullissimes où le phénomène a lieu toute l'année : on se les pèle en hiver et on se les cuit en été. Ce qui a pour conséquence qu'elles nécessitent des tonnes de prothèses technique en chauffage et en climatisation pour être vaguement vivables : EDF et G.W. Bush peuvent remercier la stupidité humaine.

Malgré tous nos effort (cf. les quelques interventions du forum sur l'isolation), on arrive pas a faire comprendre aux gens du sud qu'ils ont tout intérêt à isoler massivement leurs bâtiments. Non seulement cela les rendrait indépendants du fossile pour le chauffage (avec un bâtiment de type Minergie, on est autonome en chauffage/eau chaude avec une installation solaire thermique si on est au sud d'Avignon), mais en plus cela permettrait à 90% de sortir les Bouilloires* de l'évolution à grand coups de pieds dans le cul (pour ce qui est du chauffage(électrique ou PAC)/clim pour le moins, et c'est quand même un sacré poste).

Mais qui sait, peut-être que suite au grand chaos qui naitra du baril à 300 dollars, cela va finir par rentrer... On appelle cela la "thérapie de la catastrophe". C'est pas jojo, mais à défaut de grives la planète mangera des merles. Du point de vue de l'évolution, l'espèce humaine se différencierait alors des animaux par le fait qu'elle voit d'avance le mur dans lequel elle se précipite quand même, et qu'ensuite, comme les animaux, elle se débrouille pour essayer de le grimper. Peut-être est-ce suffisant pour lui attribuer la mention "semi-conscient", mais à coup sûr, cela ne va pas peser lourd pour son admission au titre d'espèce intelligente.

Bien à vous.

Le Nain dans les Tuyaux.

* en matière de production d'électricité, depuis des siècles, nous sommes à "l'ère des bouilloires". A part quelques systèmes presque tous renouvelables (photovoltaïque, éolien, hydraulique, marémoteurs) tout ce que nous avons réussi à trouver pour l'instant pour faire de l'électricité c'est de faire bouillir de l'eau dans une grosse marmite pour coupler une turbine dessus. Et avec le fameux réacteur Iter (qui sera opérationnel en application mondiale si tout va bien en 2080... ce qui est un léger contretemps sur le délai d'opérationnalité de 1980 qu'on nous promettait dans les années 60...) on en est pas sorti, vu qu'il ne s'agit rien d'autre qu'une super-bouilloire, encore plus "usine à gaz" et chère que les précédentes.


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