Dans le cas d’une installation solaire combinée eau chaude sanitaire et chauffage, il peut être avantageux de sortir l’accumulateur combiné du système de chauffage pour en faire… un système d’appoint pur. Par exemple dans les bâtiments Minergie non équipés de PACs. La demande de puissance chauffage y est à ce point faible qu’elle permet de se passer d’un chauffage par circulation pour un chauffage par apport radiatif et convectif de type pierre ollaire. La ventilation contrôlée, par son brassage, égalise les températures dans le volume. Ce dernier facteur n’est en outre pas essentiel comme le montrent les bonnes expériences des bâtiments Minergie Monsieur Jourdain, non dotés d’un "double-flux high-tech" coûteux et de rendement global, du fait des infiltrations incontrôlées, contesté par des sources scientifiques sérieuses. Ces bâtiments sont d’ailleurs capables de consommer aussi peu que les "lauréats officiels" et d’ainsi mériter leur surnom… sans coûter aussi cher (cf. Cretton/Enney, Dulex/Leysin par exemple). Avantages d’un système solaire en appoint chauffage pur :
- La chaleur solaire est toujours utilisée en premier et stockée dans la masse du bâtiment, ce qui épargne du combustible-stock. L’accumulateur est à nouveau "vidé" pour le jour suivant.
- La production est supérieure à celle d’un système combiné avec la charge chauffage sur l’accumulateur, car même si le solaire bénéficie d’une couche froide en bas d’accumulateur, il entre quand même en concurrence indirecte avec la couche dévolue au chauffage principal dessus, à une consigne de température supérieure. En outre, malgré une bonne stratification et du low-flow, on ne peut éviter tous les conflits au niveau de l’échangeur du haut.
- La production ECS en haut de l’accumulateur est assurée par un appoint électrique. Cela n’a de sens que si le système solaire est en stratification et si sa surface solaire en toiture est importante, car cela neutralise un maximum cet appoint. C’est souvent le cas pour du solaire en appoint chauffage. Encore plus pour de l’autoconstruit…
- Il est inutile d’optimiser finement la puissance radiative des radiateurs. L’essentiel est qu’ils "vident" l’accumulateur selon les besoins. Sous contrainte de certaines règles fonctionnelles, les radiateurs peuvent montrer de la fantaisie. Leur décharge peut se faire manuellement (Cretton/Enney), par thermostat dans une pièce de référence, ou par vanne thermostatique (Carron/Fully).
- Sous ces contraintes, le système à l’avantage d’un plancher solaire direct sans en avoir les inconvénients : il y a toujours possibilité de stocker pour utiliser plus tard. En cas d’apport important, le volume de l’accumulateur et la stratification dissipative sont suffisantes pour ne pas avoir de trop gros problèmes de surchauffe, au contraire du PSD où la liquidation de cette surchauffe en été devient un casse-tête. Enfin, on s’économise le chauffage au sol et la dalle spéciale !
La construction des radiateurs est encore plus simple que celle des absorbeurs. Le brasage des plaques cuivre peut se faire "à coin" sans précautions, vu qu’il n’y a pas de couche sélective à ménager. La découpe se fait avec des outils simples tels que scie à air comprimé, grignoteuse et bien sûr, cisaille de ferblantier.
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