| Commençons pour la bonne bouche. Premier jet de simulation (ca veut dire que pas tout n'est encore optimisé : diamètres de tubes, isolations etc). Température de consigne fixe à 20°C comme pour un système de chauffage automatique et consommation ECS selon Minergie-P (50 MJ/m2 SRE pour les intimes). Donc pas de HOPF (Humain à Optimisation Par Flemme, copyright Sebasol), ni de prévisionnel, ni de stratégies de décroissance.
Couverture des besoins par le solaire thermique 87%, nombre de mois où le poêle est OFF : 8, bois restant : 275 kgs _________________________________________________________________________________ 1 |
| Idem mais avec stratégies HOPF et l'usage prévisionnel de l'installation solaire qui les autoconstructeurs apprennent aux cours, ce qui leur permet de flinguer toute la domotique à coût zéro avec la page météo des journaux. Même gratuits à ramasser par terre dans la rue et que vous payez avec votre consommation à chaque fois que vous acheter quelque chose, ce qui donne enfin une vague utilité à ces feuilles de chou (mais ça ne compense quand même pas les arbres qu'ils détruisent et l'engorgement du cerveau qu'ils occasionnent). Et de décroissance, en particulier sur l'ECS Soit ici un amphiro pour -23%. Pourquoi -23 % ? Parce qu'ils sont l'économie attestée par une étude sur un échantillon statistique important cf. https://www.amphiro.com/wp-content/uploads/2016/05/Amphiro_PWN_FinalReport_MainPart_2016_04_28_web.pdf. Cela ne va pas correspondre au comportement des usagers, qui ne sont pas des moyennes statistiques. Mais autant prendre ces 23% qui sortent de quelque part que de les inventer. Après tout, ca ne fait qu'1/4 de consommation en moins. Et ça nous met à l'abri contre la mauvaise foi du genre 'c'est pas possible, c'est pour les Martiens (où de pauvres 'sauvages' dans le dit tiers-monde). Mais aussi contre les questions du genre 'oui mais pourquoi pas 15 ou 30 ou bien l'âge du capitaine, pouvez-vous me faire une simulation avec X ? Et pouvez-vous me dire comment après 10 ans d'efforts vous réussissez à prendre en compte le comportement, que je vous pille et me fasse briller dans ma thèse ou mon entreprise avec votre travail ?'.
Dans cette simulation pas tout n'est optimisé non plus mais au vu des résultats, on peut se demander si c'est encore utile :-)
Car : couverture des besoins par le solaire thermique 97%, nombre de mois où le poêle est OFF : 11, bois restant (feuillu) : 51 kgs. Cinquantes kilos. Soit 200 kWh. Soit 20 litres de mazout équivalent. Vingt litres. Un estagnon. Percuté ? Evidemment, c'est pour l'instant de la théorie. Il y a de nombreux paramètres en jeu, dont - les performances réelles du bâtiment (car il y a une différence entre la simulation SIA 380/1 de celui-ci et la réalisation par les corps de métiers, qui va de l'excellent au médiocre, le plus souvent c'est le second cas. Mais les normes SIA le prévoient... en prenant des marges :-). - la météo et la ressource radiative réelle de l'année, les simulations se basant sur des données statistiques lissées sur plusieurs années. - et bien sur le comportement réel des occupants. Par exemple s'ils réussissent à flinguer le réseau électrique, cela sera parce qu'ils auront réussi à consommer très peu d'électricité, ce qui veut dire que tous les besoins en chaleur domestiques (lave-linge, lave-vaisselle, cuisson etc.) auront été au maximum décrus ou reporté sur la chaleur et donc que les besoins thermiques augmenteront par rapport à un bâtiment classique équipé avec la stupidité coutumière de faire plein de chaleur avec de l'électricité. Ce qui veut dire que le taux de couverture solaire des besoins baissera et qu'il faudra brûler plus de bois. Mais c'est BIEN au vu du poids énorme de l'électricité directe réseau en bilan FEPnR ou eco-points selon la méthode de rareté écologique cf. http://www.sebasol.info/public/wenzel-2017-solar_system_Minergie%20fran%C3%A7ais.pdf.
L'usage dira ce qu'il en est. Comme pour le bâtiment de la famille Jaquier http://www.sebasol.ch/archives/2015/Dossier%20de%20Presse%20David%20Jaquier%2011.05.15.pdf le bois sera pesé sur plusieurs années, ce qui blindera les résultats. Et au vu de ce que d'autres autoconstructeurs réalisent, dont justement la famille Jaquier est un exemple, on a pas trop peur :-)
Et voilà, sur ce le cours gratuit d'autonomie domestique pour envoyer bouler les monopoles sur l'accès est terminé, merci de votre attention, et si vous tenez à nous remercier de ce condensé qui vaut cinquante thèses merci d'avance les fleurs c'est toujours sympa, et passons au terrain _______________________________________________________________________________ 2 |
| Quelques images de l'état du bâtiment avant les travaux. Il s'agissait d'une ruine des années 70. Le genre cube moderniste en béton des 30 Funestes, dans lequel on se les pèle en hiver et se les cuit en été, mais à l'époque c'était on dirait de nos jours 'smart'. Ce qu'il y a de bien avec ces nullités, c'est qu'elles sont tellement nulles justement, que ce n'est pas difficile de les améliorer...
Ici on voit les mesures de l'autoconstructeur pour l'emplacement du champ solaire. 5 |
| Ici pareil 10 |
| Idem dans le futur local de chaufferie 15 |
| Dito 20 |
| Dito, avec un chablon pour assurer l'introduction de l'accumulateur combiné 25 |
| Dito 30 |
| Dito 35 |
| Quelques images de l'amenée du poêle hydraulique sur place. Sur cette image Michel et Alain, les installateurs. Sous le poêle, le merveilleux chariot à transporter tout et passer partout de Joseph Jenni. On ne parlera jamais assez de cette merveille de conception mécanique, qui permet par exemple à un enfant de 14 ans pivoter une cuve de 4000L et presque une tonne de 180° sans bouger de sur place, et sans un pet d'électricité. On sait de quoi on parle : dans le camp didactique solaire de Pré-Pariset, des jeunes filles de 15 ans ont ainsi descendu deux chauffe-eau émaillés de 1000L sur quasi 100m de couloirs. Les installateurs sanitaires en étaient sur le cul. 95 |
| Mise en place pour la descente 100 |
| Dito 101 |
| Et la descente, ça ressemblait à cela au début... 101 |
| ... ou encore à cela un peu plus loin... 102 |
| ... et cela sur 200m de pente. A gauche, l'autoconstructeur qui donne un coup de main. 103 |
| Un peu plus bas. Il y avait des passages en terre, des talus, des escaliers etc. mais le chariot magique de Jenni se fiche de tout ça. 106 |
| Un peu plus bas, une transversale 108 |
| Dito 110 |
| L'autoconstructeur 112 |
| Il faisait chaud ce jour là, on était en juin. Ca n'empêche pas le sourire. 115 |
| Arrivée sur les lieux, la dernière étape a consisté à faire passer directement le poêle dans le salon avec le bras en question. Image prise donc depuis l'intérieur. 120 |
| Vue lointaine du bâtiment, avec le champ de 12m2. Rappel : il n'y a pas de route. C'est pas si rare au Tessin, canton où encore nombre de bâtiments sont en ilôt dans des endroits préservés parce qu'il n'y a pas de route, justement. 150 |
| Vue rapprochée. Champ à 60° de pente, idéal pour l'appoint chauffage 155 |
| 160 |
| 165 |
| 170 |
| 175 |
| Système d'ancrage sebasolien 185 |
| 195 |
| Idem au sol. Le triangle fait contreventement avant-arrière. Manque un contreventement latéral, qui sera fait plus tard. 200 |
| 205 |
| Profil sorti, goutte tombante, même si c'est beaucoup moins important ici vu la pente. 210 |
| Sortie des lignes, protégées par un canplast. Celui-ci doit encore être protégé des UVs. Cela sera fait soit en mettant de la terre dessus, ou un caissons dessus. L'autoconstructeur a aussi le projet de fermer l'espace derrière le champ et de faire un petit sauna à l'énergie solaire. En ce cas le canplast sera protégé des UVs aussi, mais il sera quand même caché pour d'évidentes raisons esthétiques. 215 |
| Vue de l'accumulateur combiné en cave. Les ligne ne sont pas celles du solaire, mais de la distribution chauffage évoluée (à gauche) et de la charge poêle (à droite), qui viennent d'être soudées par une température moyenne de 28°C. 250 |
| Piquages de la charge poêle, avec les siphons. Dans le fond, le solaire, fait par l'autoconstructeur. 255 |
| Qu'on voit un peu mieux ici 260 |
| Vanne 3-voies de stratification active deux niveaux pour priorité à l'eau chaude sanitaire. 261 |
| Mitigeur, avec vanne d'isolation pour changement/détartrage rapide, une pratique typique de l'autoconstruction. Il faut tourner les vannes 1 fois par an pour éviter qu'elles s'entartrent. Ensuite si un jour le mitigeur est défectueux, il se change en 5 minutes, détruisant ainsi une intervention d'au minimum 500.- et autant donc de PIB. Il est à noter qu'en l'absence de vannes l'autoconstructeur pourrait aussi vidanger et changer aux vis de rappel, ce qui prendrait un peu plus de temps, mais à peine. 265 |
| Sortie ECS haut, avec siphon. Juste deesous la purge en entrée échangeur haut solaire. 270 |
| Température en haut du chauffe-eau ce jour-là. Il faut souligner qu'en juin, vu la hauteur du soleil sur ce champ de forte pente, les températures ont tendance à être moins élevée dans l'accumulateur que par exemple en mars-avril. 275 |
| Soupape de sécurité sortie accu. 280 |
| Groupe solaire avec au-dessus la régulation 285 |
| Arrivée des lignes depuis le champ sur le groupe solaire. 295 |
| Un petit recoin exprès pour les vases d'expansions. Solaire dessus, accumulateur combiné dessous. 300 |
| Mano sur la ligne au vase d'expansion de l'accumulateur combiné. A droit la régulation de la distribution chauffage. 305 |
| Pression dans l'accumulateur combiné ce jour-là. 310 |
| Changement de décor. Ici c'est le système de ventilation low-tech, fait en autoconstruction aussi. Il fallait un système de ventilation contrôlée pour obtenir les subventions minergie. Qui dans ce cas excèdent de loin le coût du système en question. Qui d'ailleurs peut-être mis HS par l'habitant. Ces petites machines n'ont pas encore de puces RFID espion espion en elle. Sinon il faudrait traiter cette nuisance liberticide. Il y a des méthodes. 350 |
| Ce sont des machines que Sebasol apprend à modifier, pour une distribution décentralisée. 355 |
| Une autre machine. Il y en avait deux, pour être en accord avec les exigences du label Minergie. Mais l'une d'elle est à peu près inutile. Et les deux sont inutiles peut-être 9 mois par an. Ca veut dire qu'on peut espérer une longue durée de vie. 360 |
| Un des coffrets de distribution chauffage. Les radiateurs sont coulés dans la masse des murs. Ce sont des murs chauffants. Il y a des vannes thermostatiques. 400 |
| Changement de décor. Le poêle. Oui celui-là même que vous avez vu descendre sur 200m de pente. 450 |
| Ici c'est vu de dessous, le tube d'amenée d'air, qui prend l'air à l'extérieur et non dans la pièce (ce qui serait idiot : on mettrait le bâtiment en dépression). Les deux tubes isolés sont l'aller-retour de charge, et les deux pas isolés sont le système de sécurité du poêle. 455 |
| Le premier feu.
C'est un moment magique, un achèvement, autant pour l'installateur que pour l'autoconstructeur ou l'habitant. Alors il faut le faire le soir, ensemble, devant un bon repas et de bonnes bouteilles. Ca fait partie des joies de la vie d'installateur passéiste has-been no-smart en solaire thermique et bois. Ne le dites à personne, mais il parait qu'il y en a qui préfèrent se faire accélérer dans le high-tech qui, c'est bien connu, est si efficace qu'il doit s'installer de plus en plus vite pour la plus grande avidité des actionnaires. Au point que ceux-ci, pour certains travaux que nous ne citerons pas, pourraient songer bientôt à va savoir, muter des chimpanzés ou à s'équiper de robots avec un panneau solaire sur le dos, pour les faire. Car les humains voyez-vous, c'est lent, ca dort, pisse, revendique, fait des enfants ou a de vieux parents et estime devoir leur être loyal en priorité, tombe amoureux, ou malade, bref c'est nul question productivité. Et il paraitrait que les installateurs en solaire thermique low-tech, et que dire des autoconstructeurs !, sont des fossiles qu'ont rien compris à la nouveauté qui innove. Et bien, si on est heureux comme ces jours-là dans ce coin perdu du Tessin, on veut bien passer pour des imbéciles toute la vie et on ira poser des fleurs sur les tombes de tous les idiots utiles accéléburnés du Saint Progrès qui va les 'augmenter' un max... dans la tombe.
Bien sûr cela peut sembler absurde de faire un feu en juin au Tessin par 25-30°C de température ambiante, mais c'est une exigence pour la mise en service. On peut comprendre, vu l'ambiance qu'il crée déjà dans cette pièce aux finitionsnon encore terminée, que les occupants auront de la peine à s'en séparer. Même si du point de vue des besoins, il servira peut-être à peu près à rien, l'installation solaire thermique faisant à peu près tout. Mais il faut un système d'appoint de sécurité, alors autant qu'il soit aussi beau et durable que l'installation solaire.
Il est possible aussi que les premiers hivers les occupants gaspillent un peu de bois juste pour le plaisir de voir le feu :-) On va leur pardonner tant qu'ils ne dépasseront pas leur quota fédéral de bois de feu par personne. Ce qui au vu des simulations, est une affaire pliée. 460 |
| 465 |
| Lors du premier feu, au début, il faut garder la porte entr'ouverte. Et la fermer après une heure environ. Mais seulement au premier feu ! C'est nécessaire pour tirer l'humidité qui serait restée dans la pierre du foyer. 470 |