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Date : 23.08.2008 01:17:03  De : Service technique Sebasol VD

stockage energie du soleil de l'été jusqu'en hiver
Juste une mise au point scientifico-sémantique. Quand on parle de "respirer" on parle à priori de respiration comme la nôtre ou celles des plantes ou des animaux. Sinon, il faut définir ce qu'on entends par là. Donc si c'est la respiration coutumière, il y a inhalation et exhalation de l'air. Donc, dire d'un mur qu'il "respire" c'est dire de lui qu'il laisse passer l'air. En clair : c'est dire qu'il a des fuites ou qu'il n'est pas étanche à l'air.

Et à ce moment, nous sommes désolés, mais un mur ne "respire" pas. Même les murs dont on dit qu'ils "respirent" (murs "naturels" qui respirent etc. ou mieux, murs fait en structure bois et isolés à l'isofloc ou au pavatherm, donc à la fibre de papier ou de bois) ne respirent pas. Si vous voulez vous en convaincre c'est simple. Faites une boite de 2m de côté de n'importe quel type de ces murs, enfermez-vous dedans avec de la nourriture et de l'eau, et demandez qu'on ouvre après une semaine. Vous ne serez plus vivant pour voir l'ouverture du mur. Vous serez morts du CO2 accumulé à l'intérieur de la pièce par vous-même, et qui n'aura pas pu être évacué parce qu'il n'y aura pas eu de ventilation dedans, mur "respirant" ou pas, car le mur n'aura pas "respiré" pour votre malheur.

D'où peut donc bien venir cette utilisation étrange du mot respiration qui fait qu'on entends plein de gens de partout dire depuis des années, voire des décennies, doctement sans définir quoi que ce soit qu'il "faut que les murs respirent" ? Il y a à notre sens deux origines à cet usage impropre.

1. On appelle abusivement "respiration" la capacité des matériaux à stocker la vapeur d'eau présente dans les pièces quand l'humidité relative des pièces est élevée, et à la relâcher plus tard quand cette humidité relative est plus basse. Cette capacité d'absorbtion (qu'on devrait donc appeler par ce nom), si elle est élevée, permet donc de produire de l'humidité dans une pièce sans devoir se soucier de l'évacuer si elle dépasse durablement un certain seuil pendant une période assez longue, car on sait qu'elle va être relâchée ensuite quand l'humidité relative sera redevenue plus basse. Tous les agrégats pierreux calcaires (chaux etc.) ont de meilleures propriétés à cet égard, au contraire des agrégats granitiques ou bétons. Or on fabriquait les vieux murs avec toutes sortes de chnis pour lier les pierres (quand on les démonte on trouve un bordel innommable ; déchets de chantiers, soutiens-gorges, chiffons etc.) plus de la chaux et d'autres composés du genre, et donc ils avaient cette propriété. D'où la croyance que "les vieux murs respirent", quand ils ne respirent pas du tout. Faites la boite de 2m2 en vieux mur, et vous êtes tout aussi mort dedans après une semaine.

Note : cela veut dire qu'un vieux mur ne laisse PAS passer la vapeur d'eau de l'intérieur à l'extérieur dans un temps raisonnable de l'ordre de l'heure ou du jour. Il y a un coefficient de résistance à la diffusion de vapeur qui caractérise les matériaux, et ce coefficient donne le temps pour la vapeur de migrer d'un côté à l'autre d'un mur. Si ce coefficient est faible pour par exemple une isolation fibreuse, il est fort pour une maçonnerie, n'importe laquelle. Même un panneau d'OSB, à cause des liants et des colles, ne laisse pas facilement passer la vapeur d'eau. Cela explique pourquoi la vapeur peut traverser une isolation intérieure fibreuse (faible résistance) pour aller condenser derrière celle-ci contre le mur. Si le mur laissait passer la vapeur, la différence d'humidité relative entre dedans et dehors ferait que cette vapeur passerait le mur aussi et on aurait pas ou peu, ou du moins pas de manière persistante, condensation à cet endroit.

2. Tous les vieux bâtiments sont ventilés même quand les portes et fenêtres sont fermées. Cela vient du fait qu'ils sont des passoires à cause des fissures dans les murs, du bois des fenêtres qui a travaillé, des portes avec un vide dessous (sous lesquelles le vent siffle...), des joints qui sont cuits, du tirage par la cheminée etc. etc. etc. C'est l'agrément des "ruines". Donc ils sont de ce fait naturellement ventilés par leurs défauts. Cette ventilation est énergétiquement nulle, vu que toute la chaleur part dehors avec l'air (et c'est encore pire s'il y a du vent), mais elle est hygiéniquement effective, vu qu'elle renouvelle l'air intérieur. La vapeur d'eau étant dans l'air, et il y a donc aussi évacuation de la vapeur d'eau (et du CO2, et des polluants) etc. et c'est utile, car si c'est évacué, alors l'humidité relative à l'intérieur est stable et basse et il n'y a pas/beaucoup moins de condensations (l'air extérieur hivernal qui entre dedans est chauffé à 20°C et de ce fait, même s'il était à 100% d'humidité relative dehors, il descend alors typiquement à 30% dedans). De là vient l'idée que "les murs respirent" ou que "la maison respire". Le terme "respirer" est alors un peu mieux utilisé, mais ce ne sont pas les murs qui "respirent", c'est le bâtiment qui fuit.

Note : ce phénomène a été très bien vu quand, dans les années 80, on s'est mis à rénover des locatifs. Sans toucher les murs, on a changé toutes les fenêtres et portes pour des versions modernes, ce qui veut dire ETANCHES. On s'est alors aperçu de l'apparition de nombreuses moisissures et décollement de papier peints, apparitions d'acariens etc. qui provenaient de l'augmentation du taux d'humidité à l'intérieur des pièces. En effet, le bâtiment étant plein de fuites auparavant, les habitants n'avaient pas le besoin d'ouvrir les fenêtres pour ventiler, vu que ca se ventilait tout seul via les fuites (les extractions des toilettes mettaient le bâtiment en dépression et l'air frais entrait par les fuites). Une fois les rénovations terminées, ils n'ont pas changé d'habitude (c'est le propre d'une habitude que de ne pas changer), ce qui a eu pour conséquence, vu qu'il n'y avait plus de ventilation, une augmentation catastrophique des taux de CO2 et d'humidité relative dans les pièces, avec les conséquences susdites.

A présent que cela a été mis au point. Revenons aux isolations. Il se fait en Suisse depuis des décennies beaucoup d'isolation intérieures avec pare-vapeur, sans aucun problème. Dans pas mal de problèmes de rénovation, c'est le seul moyen, car la commission des sites interdits de changer l'aspect extérieur du bâtiment. Comme il y a le pare-vapeur du côté chaud, il n'y a pas de condensation dessus (point de rosée non atteint). Comme c'est, comme son nom l'indique, un frein vapeur, il n'y a pas de vapeur de l'autre côté et donc, pas de condensation sur le mur car pour qu'il y ait condensation il faut qu'il y ait vapeur. Bien sûr, si à côté de cela le bâtiment est étanche, ce qu'on souhaite à son propriétaire s'il ne veut pas chauffer l'environnement, il faut ventiler sous peine d'avoir le problème "en locatif" décrit plus haut. Ce qu'on peut faire efficacement en récupérant la chaleur de l'air extrait via un système à double-flux efficace, avec un rendement électrothermique de 6 ou 7 pour les meilleurs. Mais ceci est un autre problème, qui s'appelle chez nous Minergie, Minergie-P, maison passive etc. et que nous n'allons pas aborder ici car notre propos n'est pas de donner un cours de niveau professionnel gratuit.

Il y aura condensation sur le mur derrière l'isolation intérieur s'il y a un défaut dans le pare-vapeur. Or cela ca arrive souvent. Mais ce n'est pas du à la fausseté du principe, mais à la difficulté de poser un pare-vapeur efficace dans du vieux bâti. Evidemment c'est pire si l'entreprise qui fait cela emploie des bourrins sous-traités qui sous-traient d'autres bourrins. Et évidemment la catastrophe est assurée si la personne décide de le faire elle-même sans avoir d'expérience. Mais si le pare-vapeur est bien posé, il n'y aura pas condensation, vu qu'il n'y aura pas de vapeur. Plutôt qu'un pare-vapeur d'ailleurs, il y en a qui utilisent des isolation qui ne laissent pas passer la vapeur, par exemple typiquement dans les salles de bain (produit de type Vedi ou polystyrène extrudé dense).

Note : nous ne venons PAS de dire que c'est très bien de faire de l'isolation intérieure. Au contraire, on ne devrait faire d'isolation intérieure en dernier recours, ne serait-ce qu'à cause des problèmes de bourrineries potentielles cités plus haut. Si le choix d'une isolation extérieure est possible, alors il est TOUJOURS préférable, ne serait-ce que pour les avantages en termes d'inertie du bâtiment et de coupure des ponts thermiques. Dans beaucoup de bâtiments, mettre plus de 12cm d'isolation intérieure ne sert à rien car tout ce qui est gagné sur le U du mur est reperdu par le renforcement des ponts thermiques de dalle etc. mais à nouveau, nous ne voulons pas donner un cours de physique du bâtiment gratuit sur ce forum. Il pourrait nous arriver la malédiction suivante : des "clinks" par dizaine (cf. plus loin dans ce forum) aux notions physiques confuses se mettraient à argumenter sur ce forume pour espérer acquérir plusieurs décennies d'expérience en physique du bâtiment à coup de discussions sans modérateurs. Heureusement pour notre santé mentale, notre webmaistre a un gros flingue numérique et il aime s'en servir.

Reste un dernier point sensible, c'est la remontée de l'eau depuis le sol dans le PIED du mur (attention on parle du PIED du mur, pas du premier étage). Cela n'a rien à voir avec la "respiration" du mur, vu qu'il n'y en a pas, mais avec un phénomène qui porte le nom de capillarité. Les vieux murs étant bourrés du chnis précédent, chnis qui nous l'avons dit a une bonne capacité de stockage de la vapeur d'eau, ce qui veut dire stockage de l'eau, ils peuvent donc plus ou moins "pomper" et "se charger" d'eau par leur base suivant les conditions de la capillarité. Suivant la température du mur, la concentration de l'eau ainsi "pompée" dedans peut varier, et si le mur est froid, il peut y avoir formation de cristaux de glace dans le pied du mur, cristaux qui en fondant en belle saison, causeront une dégradation du mur. C'est ces conditions à la base du mur qui peuvent changer suite à une opération de rénovation, surtout via isolation intérieure (car avec une isolation extérieure, le mur est du côté chaud, donc les températures de condensation ne sont pas atteintes, c'est un des grands avantages de l'isolation extérieure). Mais quand ca arrive, pourquoi ca arrive, et pourquoi parfois ca n'arrive pas, c'est une question difficile qui tient autant de la composition du mur à la base que celle du terrain. Comme c'est un domaine difficile ou les prédictions ne peuvent être aussi systématiques (non pas parce que les lois physiques sont inconnues, mais parce qu'il y a beaucoup plus de paramètres), cela laisse la porte ouverte à toutes sortes de spécialistes, certains bons, d'autre beaucoup moins, qui utilisent un jargon non défini (dans lequel la "respiration" des murs tient une place de choix) pour faire des raisonnements qui ne peuvent être ni infirmés ni confirmés de ce fait. Ensuite, "l'effet madame soleil" fait son effet, à savoir qu'on se souvient des fois ou les prédictions furent justes, et on trouve une raison à postériori pour se dire que quand elles étaient fausses elles étaient justes quand même, mais le client n'avait pas vraiment compris.

Salutations ensoleillées

Le Nain dans les Tuyaux.



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